J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout, Il n’est rien qui ne me soit souverain bien, Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique. Jean de La Fontaine

dimanche 30 novembre 2014

jeudi 27 novembre 2014

Desjardins en public, le chant du bum



Le Chant Du Bum by Richard Desjardins on Grooveshark


L'aut'fois j'parlais avec mon bonhomme,
y m'dit: "Astheure t'es un grand bum,
commence à êt'temps qu'tu sacre le camp"
J'ai dit: "Pourquoi, chu ben icitte,
j'me sens chez nous
pis j'peux pas m'passer du bazou"

J'aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand'yeule

Ça fa que là, quessé que j'fa,
planté là su'l'coin d'la rue,
tout nu comme un pou?
J'ai dit: "J'va faire mon homme,
j'va m'pogner une job, J'va faire le tour,
j'va commencer par la pool room"
Qui c'est qui r'soud? Ti-Lou Garou.
Y m'dit dans face:
"T'en rappelles-tu qu'tu m'dois cent piasses?"
"Ben laisse moé l'temps de l'oublier ;
en attendant j'viens d'pardre ma game
t'aurais-tu d'quoi pour la payer ?"

J'aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand'yeule

Chus barré tout partout,
chus cassé comme un clou,
toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous

Un peu froissé dans mon honneur,
moé incompris total
a ben fallu qu'j'me pile su'l'cœur.
J'ai pris ma décision finale,
pas d'taponnage pas d'têtage ,
j'men vas drett'au bien-être social .

Une belle grand'femme qui sent l'push push,
pis qui pousse pousse pousse un crayon jaune
me d'mande pourquoi que j'travaille pas.
"Rien qu'à y penser madame j'viens tanné;
y a quet'chose en moé qui m'dit
que chus pas fait' pour ça."

J'aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand'yeule

Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous
Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous

Sans un sou, sans bazou, sans amis, sans abri,
Pis l'hiver qui sévit,
le temps passe tranquillement;
Me voilà rendu vagabond ; dans cette situation
c'est l'amour ou ben la prison.

Le juge m'a dit: "Vous n'avez rien commis,
je vous condamne conséquemment
à cent piasses ou l'hiver end'dans"
"Merci beaucoup la seigneurie"
En voilà un qui m'a compris,
"Je pense que je vas prendre l'argent"

J'aurais dû, ben dû, donc dû farmer ma grand'yeule

Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous
Chus barré tout partout, chus cassé comme un clou,
Toudoudou, je suis un voyou, voyez-vous

mercredi 26 novembre 2014

Les québécois disent "projection illusionniste"

Nous autres qui sommes moins chatouilleux quant à l'anglophonie invasive, on dit "Le mapping vidéo" (video mapping ou 3D video mapping en anglais). C'est une technologie multimédia permettant de projeter de la lumière ou des vidéos sur des volumes, de recréer des images de grande taille sur des structures en relief, tels des monuments, ou de recréer des univers à 360°.  
(Notice Wiki)







Pourquoi est-ce rigolo d'être une femme turque en 2014 ?

- Parce que le président Erdogan a tout compris de la répartition des rôles des sexes dans la  société !

C'est quand même pas compliqué, il suffit à la femme de rester à la maison avec sa nature délicate, et de faire trois enfants*.

http://www.liberation.fr/monde/2014/11/24/pour-erdogan-c-est-evident-la-femme-ne-peut-pas-etre-l-egale-de-l-homme_1149641



* au moins.

mardi 25 novembre 2014

J'attendais de trouver

une carte simple des nouvelles régions sorties du chapeau législatif.
En voilà une pêchée sur le site de Sud-Ouest :

























Après les égarements des propositions bizarres qu'on avait vu poindre, il me semble que ce dernier état revient à plus de raison.
Pour ce qui est de notre région, je lisais aujourd'hui que 56 % de tous les habitants des trois régions rassemblées (Aquitaine+Limousin+ Poitou-Charentes) sont favorables à ce nouveau découpage.
A titre personnel, je pense que Pays de la Loire et Bretagne pouvaient fusionner sans problème... mais autant de personnes, autant d'avis, n'est-ce pas ?


dimanche 23 novembre 2014

Grenoble supprime des affichages publicitaires.

Le titre de l'article du Sud-Ouest est un peu trompeur, puisque le texte lui-même précise que de nombreux cas d'affichage encore sous contrat sont maintenus.
N'empêche, ça fait du bien par où ça ne passe plus !

http://www.sudouest.fr/2014/11/23/le-maire-de-grenoble-va-supprimer-tous-les-panneaux-publicitaires-de-la-ville-1745311-706.php

On a droit à Périgueux à de grands panneaux publicitaires rétroéclairés, trop puissants et certainement éblouissants pour les chauffeurs, aux entrées de ville. Si on faisait une "votation" pour savoir si les politiques qui ont installé ces horreurs n'ont pas un peu abusé de leur mandat ?




















Si au moins c'était pour diffuser des messages épanouissants...
(Affichage municipal de Sarlat pour la St Valentin 2013)






"Résistance naturelle" de Jonathan Nossiter

On a été boire un verre à l'issue de la séance organisée par Ciné-Cinéma, l'excellente asso qui promeut le cinéma d'auteur sur Périgueux.
Cela valait le coup. L'auteur de Mondovino, qui avait étudié les mécanismes de la production viticole industrielle à l'échelle mondiale, se situe là tout près d'exploitations familiales, dans des terroirs des régions de Toscane et d'Emilie Romagne. Ce sont des portraits de viticulteurs alternatifs, qui s'expriment avec passion et simplicité. En même temps, c'est un réquisitoire sévère contre les politiques agricoles publiques.
Cerise au kirsch sur le gâteau au rhum, le documentaire est entrecoupé d'extraits de films classiques, en noir et blanc pour la plupart qui sont comme des respirations, et qui sont assez malignes pour être en plein dans le sujet, sans être directement liés à ce qui vient d'être dit.
Bref, un bon moment à siroter sans modération.








mardi 18 novembre 2014

Il est un reclus dans les Pyrénées, dont le nom, Alexandre Grothendieck,

n'est connu de personne, hors du cercle resserré de quelques chercheurs en mathématiques.

Il semble bien pourtant qu'il s'agisse d'un esprit exceptionnel...

Une petite notice biographique étonnante (cliquer sur la photo) :


GIF - 60.6 ko

dimanche 16 novembre 2014

Hollande, D.S.K. etc...

Pierre Carles était à Périgueux la semaine passée. Il était venu participer à des débats suivant la projection de films de lui-même ou d'amis cinéastes. C'était dans le cadre du mois du documentaire.
"Hollande, DSK, etc..." est un son dernier film, sorti récemment en salle. 
La thèse du film : lors des dernières élections présidentielles, les grands médias dominants avaient pour nous pré-sélectionné -et soutenu intensément- les deux candidats qui se sont retrouvés au second tour. Le film reprend l'histoire de la campagne avant la chute de Stauss-Kahn, qui était alors le chouchou des médias. Ce qui est choquant dans le film, au-delà de ce constat -la démonstration est convaincante- c'est l'incroyable violence avec laquelle les journalistes-vedettes traitent les "petits" candidats. Ils sont vraiment puants de mépris en mettant en cause d'emblée leur légitimité. Carles relève des idées politiques avancées par ces candidats (par exemple la nationalisation des sociétés d'autoroute) qui étaient respectables et auraient mérité au moins un premier examen. Les plus infects de ces vedettes sont de loin Jean-Michel Aphatie et Nicolas Demorand. Pierre Carles ne peut plus se présenter dans les rédactions des médias français de la pensée unique, il est grillé. Alors, ce sont des amis à lui qui vont au charbon. Ces jeunes journalistes sont accueillis regardés avec une condescendance et un mépris admirables.



Le débat qui a suivi cette projection fut instructif. Pierre Carles donne des détails sur les difficultés de tournage, sur d'autres faits qui ne figurent pas dans le doc. Le soutien des deux candidats UMP/PS est une option de garantie libérale, assurés qu'on était (qu'ils étaient)qu'ils feraient la même politique. Carles relève le même dédain des grands médias à l'endroit du président équatorien Correa, dont le passage à Paris est passé inaperçu. Or ce petit pays en superficie est devenu exemplaire avec des méthodes non-libérales (abandon des recommandations du FMI, mise au pas du monde des médias, nationalisation des compagnies pétrolières, redistribution des richesses nationales...)
Cette expérience a d'ailleurs fait l'objet d'un autre film de Pierre Carles, lui aussi passionnant...





Chacun se souvient de Festen, film danois de Thomas Vinterberg

En particulier du moment où pendant un repas de fête  -la famille bourgeoise est réunie au grand complet pour l'anniversaire du patriarche-, un des fils de celui-ci fait tinter son verre avec son couteau pour demander l'attention de l'auditoire...





Dans la même veine des sujets de moeurs saignants, on pourra voir "la chasse" du même auteur, avec l'excellent beau gosse Mads Mikkelsen, génial dans Michael Kohlaas (l'histoire véridique de la vengeance d'un vendeur de chevaux dans l'Allemagne du XVIème siècle). Mikkelsen reçut le César du meilleur acteur à cette occasion.





















Dans "la chasse", une fillette de 4 ans accuse un éducateur travaillant dans une crèche (Mikkelsen) de viol.Dès le début, on sait la vérité, (la filette affabule) ce n'est pas ça l'enjeu du film, l'intérêt réside dans l'étude des réactions que cette information entraîne dans la société danoise d'aujourd'hui. Fort intéressant.

























Une curiosité : la scène de fin, énigmatique.


Dans la rubrique des films qui abordent le thème de la pédophilie, j'ai vu récemment "Polisse", de Maïwenn, qui décrit la vie d'une brigade des moeurs à Paris. J'ai bien aimé la première moitié, où l'on découvre le quotidien de ces flics psychologues, mais au final, je suis plus réservé que pour "le bal des actrices" ou "Pardonnez-moi", que j'avais trouvés excellents.




























































mercredi 12 novembre 2014

Il est beaucoup question de Clemenceau sans accent ces temps-ci.

Pas seulement parce qu'il était au centre des commémorations du centenaire du début de la guerre 14-18, mais aussi parce qu'il est cité par des politiques de notre époque qu'il semble encore fasciner. Valls l'a cité en exemple, on sent bien qu'il aimerait lui ressembler, le point commun de leur parcours étant d'avoir tous deux occupé le poste de ministre de l'Intérieur. Un autre point commun : ils ont tous deux fait tirer sur des manifestants (Valls en tant que Premier Ministre).

Ci-dessous, un lien vers une biographie télévisée de Clemenceau sans accent, de qualité (je peux l'asserter, étant en train de terminer la lecture de sa biographie par Michel WINOCK). Bien sûr, il faut supporter l'autre Tartuffe de Bern, devenu premier lécheur de cul des roitelets d'opérette, depuis que jacques Chancel a pris sa retraite...








Je peux déjà vous conseiller ça, mais j'en reparlerai prochainement.


 
 

Je connais une fille.

Elle est partie en Amérique latine, et elle a décidé d'atterrir à Santiago du Chili. Quelle idée !


http://fisso-en-amerique.blogspot.fr/


























Pour pousser la porte du blog de Sophie, cliquer sur la carte !

mardi 11 novembre 2014

L'homme armé, une messe pour la paix, de Karl Jenkins

que nous eûmes le bonheur d'entendre en ce jour du souvenir. Avec rien de moins que Pierre Hugon à la flûte et Elise Chouquet au violon, et son papa Philippe au cor, alors, hein, clapet !

Pour l'entendre, une version autrichienne proche de ce qu'on a pu entendre :







Jenkins, compositeur gallois, l'a composée en 1999 pour répondre à une commande des armureries royales britanniques qui fêtent le millième anniversaire de leur création. Cette œuvre est dédiée à la mémoire des victimes de la guerre du Kosovo.

dimanche 9 novembre 2014

Chiens plongeurs

Ça y est, j'ai trouvé le fautif. C'est Seth Casteel, photographe étatsunien qui se partage entre New York et L.A.
L'occasion de compléter cette petite collection de toute beauté...































































































































Comment il a fait le type pour saisir le regard halluciné de ces braves toutous ?

















Retrouvé sa trace grâce aux Bored Pandas, bien sûr...

samedi 8 novembre 2014

Y'a pas que le sexe dans La Vie !

Y'a aussi le palmarès départemental de l'écologie 2014...

Accès direct à La Vie en cliquant sur la carte.

Consulter les cartes critère par critère, on y voit des contrastes étonnants, dans un même département sur des dossiers différents, ou sur un critère entre deux départements voisins.


http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/palmares-ecologie-2014/le-palmares-2014-de-l-ecologie-en-france-05-11-2014-57612_651.php


























mercredi 5 novembre 2014

Sacrée croissance !

Le point sur ce qu'on peut opposer aux tenants de cette grande illusion



Merci Béa !

Vélorution, conférence et manifestation

Conférence-débat sur le rôle que pourrait jouer le vélo dans les déplacements urbains de votre agglomération.

Vendredi 7 novembre à 20h30

à l’auditorium de la médiathèque de Trélissac (109 avenue Michel Grandou)

en présence d’Olivier RAZEMON, journaliste,
auteur du blog «L’interconnexion n’est plus assurée»
hébergé par le site lemonde.fr

qui viendra parler de son dernier livre :
« Le pouvoir de la pédale - Comment le vélo transforme nos sociétés cabossées »


et


Manifestive Vélorution
dans les rues de Périgueux

Déambulation collective

pour réclamer qu'une vraie place soit faite au vélo à Périgueux et sur l'agglo

 avec votre vélo (équipé d'une sonnette)

Rendez-vous samedi 8 novembre, 10h30

Place Francheville (en haut des marches face au cinéma)













mardi 4 novembre 2014

Combien de fois biserai-je ?

Je confirme les études de dénombrements de bises de cette carte passionnante. Au moins pour les deux régions dont je peux asserter. Passant des pays de la Loire (Mayenne, Maine-et-Loire) à l'Aquitaine (Dordogne), j'ai dû revoir mes prétentions à biser les filles en les coupant par la moitié (je parle du nombre de bises).





J'ai bien aimé l'intervention de ce Monsieur Burnel,

je regrette de ne pas avoir pu constater la véracité de ses affirmations quant à l'inanité des propos tenus précédemment. La vidéo ne le propose pas... pas plus que la fin de l'échange.



Mathieu Burnel : "L’insurrection est arrivée... par ce-soir-ou-jamais

dimanche 2 novembre 2014

Une lettre d'un Vice Président de la Région Poitou-Charentes...

au Président du Conseil Général du Tarn.
De Benoît BITEAU à Thierry CARCENAC, donc.

Texte qu'il convient de lire intégralement, et à diffuser auprès de ceux qui prétendent que l'opposition aux grands projets d'aménagement est systématique et non raisonnée. Dans le cas du barrage de Sivens, on est bien dans la confrontation de deux modèles d'agriculture...



"Lettre ouverte de Benoît Biteau - Vice Président de la Région Poitou-Charentes, - à Thierry Carcenac - Président du Conseil Général du Tarn
 
 Berthegille, mardi 28 octobre 2014.
 
Monsieur Thierry CARCENAC, vous êtes à la fois pathétique et consternant !

Consternant, en tant que maitre d'oeuvre pour la réalisation du barrage de Sivens, sur le fond de ce dossier.
Comment peut-on porter un projet public, mobilisant 100% de crédits publics sur un projet sans se poser les bonnes questions, dès le départ ?
Le projet de barrage vient du fait que le Tescou subit, depuis 30 ans, des étiages sévères. Monsieur CARCENAC, vous êtes-vous interrogé sur les causes de ces étiages sévères et quelles évolutions de pratiques pourraient en être à l'origine ? Visiblement non, car vous auriez rapidement pu faire le lien entre ces étiages sévères et le développement important des surfaces en maïs hybride sur le bassin versant du Tescou.
Le Conseil Général du Tarn devait-il donc, face à cette situation, avec 100 % d'argent publique, accepter de réaliser, dans une fuite en avant, un équipement qui ne vient qu'en soutien de ces pratiques agricoles peu respectueuses de la ressource en eau, tant sur le plan quantitatif que qualitatif d'ailleurs, ou explorer, avec cette même enveloppe, de 8,5 millions d'euros, des alternatives à ce modèle agricole qui touche le fond ?
La réponse ne peut que trouver ses fondements dans le bon sens paysan !
Monsieur CARCENAC, vous invoquez le nécessaire soutien à ce projet au motif que cette agriculture est plus « rentable » grâce à l'irrigation.

Mais comment expliquer alors, que ces maïsiculteurs, grands bénéficiaires des aides publiques de la PAC (Politique Agricole Commune), expliquant d'ailleurs la majeure partie de la rentabilité de cette culture, ne puissent pas, au nom de cette rentabilité, financer eux-mêmes, un tel projet ?
Faisons, maintenant un peu de mathématiques.
Monsieur CARCENAC, vous expliquez que les exploitations moyennes concernées, pourraient irriguer environ 40 hectares chacune grâce au 1,5 millions de mètres cubes stockés dans le barrage de Sivens. Contrairement à ce que vous dites, la grande majorité des surfaces qui seraient irriguées grâce ce projet (cf : enquête publique) sont des surfaces en maïs ! Pour irriguer 1 hectare de maïs hydride, il est nécessaire de mobiliser, en moyenne 2 000 m3 d'eau. Ce barrage permettrait donc l'irrigation d'environ 800 hectares de ce maïs. Pour une moyenne de 40 hectares par exploitation, le projet ne peut donc que concerner environ 20 exploitations ! Ce qui signifie qu'un projet de 8,5 millions d'euros, d'argent publique, pour stocker de l'eau, ne va bénéficier qu'à 20 exploitations agricoles, parmi celles d'ailleurs les mieux dotées en aides publiques de la PAC ! Belle logique vertueuse ! En gros, sans trop caricaturer, 20 exploitations agricoles, parmi les mieux dotées d'aides publiques de la PAC, vont se voir attribuer une nouvelle aide publique indirecte d'un peu plus de 400 000 euros chacune ! 400 000 euros qu'elles ne peuvent pas financer seules et qui pourtant va servir à irriguer une plante, parait-il très rentable, à laquelle elles ne peuvent donc renoncer, et qui justifie donc la réalisation de ce barrage.
Qui parlait de bon sens paysan ?
Sur le fond toujours, Monsieur CARCENAC, vous convoquez le changement climatique, et vous avez raison, et les travaux de Garonne 2050 sur le sujet.
Ce que vous ne dites pas, Monsieur CARCENAC, c'est que ce scénario Garonne 2050, occulte, dans son analyse du changement climatique, le poids de l'agriculture dans ce changement climatique, et le rôle qu'elle peut jouer pour le limiter !
En effet l'agriculture est émettrice, en moyenne, de 20 % des gaz à effet de serre. Et ce n'est pas les moteurs des tracteurs les responsables, pas davantage d'ailleurs que les vaches qui pètent dans les prairies ! La contribution majeure de l'agriculture à la fourniture de gaz à effet de serre est liée à sa dépendance aux substances chimiques de synthèse, dérivées du pétrole, que sont pesticides et engrais azotés, dont on connait par ailleurs, les dégâts considérables dont ils sont responsables, sur cette même ressource en eau, mais aussi sur les équilibres, la biodiversité, et la santé.
Pour produire 1 kilo d'azote, il faut mobiliser 1,5 litres de pétrole. Sur un hectare de maïs, de blé ou de colza, le modèle agricole dominant apporte environ 200 à 250 kilos de cette azote de synthèse, induisant une dépendance au pétrole (et donc alimentant la fourniture de gaz à effet de serre) de 300 à presque 400 litres de pétrole par hectare, avant même d'avoir tourné la clef du tracteur !
L'agriculture occupe environ 70 % des surfaces de nos territoires et c'est une activité économique qui mobilise énormément d'argent publique via la PAC.

Ne devriez-vous pas, Monsieur CARCENAC, puisque ce changement climatique vous tracasse visiblement, accompagner, avec autant d'argent publique,  un modèle agricole qui, d'une part, renonce aux substances de synthèse et qui, d'autre part, redécouvre les vertus d'une agronomie qui sait s'en affranchir en mobilisant les ressources parfaitement gratuites et inépuisables que sont, l'azote atmosphérique, le carbone, la lumière, la vie des sols, etc. etc. ?
Ne devriez-vous pas intégrer, qu'avec autant d'argent publique fléché vers cette activité économique, il est urgent de restaurer un contrat moral décent avec la société civile, avec les contribuables, et faire en sorte que ces 70 % d'espaces occupés par l'agriculture soient des espaces de séquestration du carbone, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, tant l'usage massif de ces substances de synthèse (la France reste le premier utilisateur mondial de pesticides, en dose par hectare ! source ONU) ont dévasté la vie et donc, la fertilité, et par conséquent, la faculté des sols à séquestrer le carbone ? Les prairies humides semblables à celles que vous dévastez sur le Testet sont d'ailleurs unanimement reconnues comme de remarquables puits de carbone, contrairement à la pratique du maïs, qui elle, émet du carbone ! Ces deux paramètres fondamentaux, sont parfaitement occultés dans les différents scénarii de Garonne 2050 ! Et c'est pourtant là que sont les plus grandes marges de man½uvre pour lutter contre le changement climatique, plutôt que dans une posture fataliste, passive, qui ne prend pas le sujet à bras le corps, et qui préfère les fuites en avant en tentant de résoudre des équations, impossibles à résoudre justement ! Comment pensez-vous pouvoir, au motif de ce changement climatique, pouvoir répondre à des augmentations de températures, associés à des régimes hydrographiques sévères, nécessitant l'irrigation toujours plus exigeantes des cultures vidées de toute rusticité par la sélection génétique de plantes homogénéisées et standardisées, à partir d'une ressource de plus en plus rare et pour laquelle les priorités de gestion en bon père de famille, restent, d'abord l'eau potable, ensuite le bon état des milieux et enfin l'irrigation (article 2 de la loi sur l'eau) ?
Le stockage de l'eau n'est donc pas la bonne réponse ! Même Garonne 2050 le dit !

Savez-vous, Monsieur CARCENAC, qu'avec autant d'argent public, vous pourriez soutenir un modèle agricole, basé sur l'agronomie, apte à limiter et s'adapter au changement climatique, sachant s'affranchir des substances de synthèse (engrais & pesticides), sachant produire, oui, PRODUIRE, en s'appuyant sur des ressources parfaitement gratuites et inépuisables, préparant l'après pétrole, préservant les équilibres, les ressources et l'eau en particulier, la biodiversité (sauvage et domestique, animale et végétales), le climat et la santé ?
Que ce modèle, en respectant les capacités de la terre (avec un petit t) et la Terre (avec un grand T) à produire demain, garantit un avenir décent pour les générations futures ?
Savez-vous qu'il existe des variétés de maïs, mais aussi de tournesol, de blé, d'orge, d'avoine, et dans toutes les espèces, qu'on appelle « variétés populations » obtenues par une sélection convergente des hommes et du milieu, comme le faisaient déjà avant nous les mayas et les aztèques, il y a des millénaires, qui ont des caractéristiques techniques redoutables (fort taux de protéines par exemple) et qui permettent d'obtenir des rendements surprenants en cultures sèches, justement parce qu'elle sont parfaitement adaptées à leur zone de production, qui n'ont rien à voir avec les variétés standardisées proposées par les firmes semencières, et qui, de surcroit, redonnent aux paysans leur autonomie alimentaire, semencière et génétique ?

Savez-vous encore que l'arbre, que le modèle agricole de ces dernières décennies s'est acharné à faire disparaitre, que vous vous acharnez à faire disparaître sur la zone humide du Testet, est l'acteur central de ce modèle vertueux (agroforesterie, associant arbres et productions agricoles), qui fonctionne partout dans le monde en général, et en particulier, dans le Tarn  et qui « nous garantira demain la possibilité d'atteindre la souveraineté alimentaire sur toutes les zones de la planète » (Olivier de SCHUTTER, rapporteur spécial pour l'agriculture et l'alimentation à l'ONU) ?
Que ce modèle agricole vertueux est aussi la meilleure réponse économique pour les agriculteurs eux-mêmes qui voient leurs coûts de production diminuer de façon spectaculaire tout en faisant progresser leur rendement de 40 %, en moyenne, en France (source : INRA) ?
Réalisez-vous que dans un contexte où l'argent public se fait rare, que d'autres activités sont impactées négativement par ce modèle agricole chimique, comme la pêche ou la conchyliculture sur notre littoral. Que les contribuables sont mis à contribution à hauteur de 54 milliards d'euros par an (source : Cour des comptes - 2011), pour financer le retrait dans l'eau des seules pollutions agricoles pour obtenir de l'eau potable. Qu'engager des politiques, des logiques préventives, coûtent, en moyenne, 26 à 27 fois moins que s'acharner sur les logiques curatives, comme par exemple, le stockage de l'eau qui vient en soutien de ce modèle agricole qui refuse de se remettre en cause et qui transfert le coût des dégâts de ses pratiques sur le plus grand nombre? A savoir les contribuables, comme vous le faites vous-même en finançant ce projet de barrage et qui sont déjà ceux qui alimentent l'enveloppe PAC (11,5 milliards d'euros en France), distribuées à ces mêmes agriculteurs.

Ne pensez vous pas qu'il est désormais urgent de changer, d'avoir un peu de créativité, d'audace et de courage politique pour porter avec l'argent public, les vraies bonnes solutions, celles qui allument des cercles vertueux, qui préparent l'avenir des générations futures, loin des logiques corporatistes qui aveuglent à grands coups de propagandes et nous éloignent des véritables approches globales ?

Sur la forme maintenant, Monsieur CARCENAC, vous êtes cette fois pathétique. J'ai pris le temps de rédiger ce long courrier pour que la mort de Rémi ne soit pas vaine, ne soit pas inutile. Pour vous expliquez ce que vous n'avez visiblement toujours pas compris, et que vous sachiez que ce jeune étudiant de 21 ans, lui l'avait compris et que c'est pour ça qu'il était là-bas sur place, au Testet, pour préserver l'intérêt supérieur des générations futures !
Oui, il est mort, pour des idées, parce qu'il avait compris ce qu'en humble et modeste ambassadeur, j'essaye de vous expliquer dans ce courrier. J'aurais pu être Rémi, car je me suis également rendu sur place, où j'y ai d'ailleurs pu constater l'extrême violence des forces de l'ordre face à des militants pacifiques. Rémi aurait également pu être l'une de mes deux filles ou l'un de mes trois fils, tant ils sont également convaincus que de telles politiques publiques sont suicidaires pour les générations futures !
Rémi, jeune toulousain étudiant en biologie de 21 ans, a donc donné sa vie pour tenter de préserver l'intérêt supérieur qu'est l'avenir des générations futures !
Et cette mort, ne sera ni stupide, ni bête, comme vous le dites, si vous prenez maintenant conscience du message qu'il était venu porter sur la zone humide du Testet, lui et tous les nombreux autres citoyens opposants, si vous cessez immédiatement de tels travaux, si vous replantez des arbres au Testet, et si vous utilisez l'argent public du projet pour accompagner et pour soutenir une alternative agricole vertueuse, animée par une véritable approche globale, pour en faire un projet remarquable et exemplaire ! Et je suis prêt, si vous avez (enfin !) cette étincelle de lucidité, de conscience et d'humanisme, à mettre à votre service, gracieusement, en la mémoire de Rémi, de sa clairvoyance et de son engagement, mes connaissances, mes compétences, mes expériences et les réseaux capables d'accompagner un tel projet pour en garantir la réussite !
Faisons le ensemble Monsieur CARCENAC, pour qu'effectivement la mort de Rémi ne soit ni vaine, ni stupide, ni bête !


Benoît BITEAU


Parti Radical de Gauche (Secrétaire National (Agriculture) & Délégué Régional)


Vice Président de la Région Poitou-Charentes,
Président de la commission "Ruralité, Agriculture, Pêche & Cultures marines".
Membre du Conseil Maritime de Façade "Sud Atlantique" & Président de la Commission Mixte "Lien Terre - Mer"
Administrateur de l'Agence de l'Eau Adour - Garonne & Président de la Commission Territoriale « Charente »
Membre de l'Agence de l'Eau Loire - Bretagne
Administrateur du Conservatoire Régional des Espaces Naturels & du Conservatoire du Littoral
Élu référent du Conseil Régional pour le pays Marennes - Oléron.
Président de CA du Lycée de la mer.


Ingénieur des Techniques Agricoles.
Conservateur du Patrimoine Technique, Scientifique & Naturel.
Paysan Bio.

Lauréat 2009 du Trophée National de l'Agriculture Durable.
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Alterlib
59, rue Waldeck Rousseau - 33500 Libourne
Tél : 05.57.51.03.41
          06.23.27.30.48 "